En déplacement dans les territoires de l’océan Indien, la leader du RN capitalise sur les crispations locales autour de l’insécurité et de l’immigration en provenance d’Afrique et d’Asie.
De notre correspondant Laurent DECLOITRE
Libération du 19 avril 2024
Elle a dépassé les 59 % au second tour de l’élection présidentielle de 2022 à Mayotte : Marine Le Pen en espère autant pour le scrutin européen, son candidat Jordan Bardella ayant obtenu 45,6 % des suffrages en 2019 dans ce département de l’océan Indien. Et nul doute que ce samedi 20 avril, lorsque la leader du RN atterrira pour une visite de deux jours, l’accueil sera chaleureux. «Les mamans ont prévu des colliers de fleurs pour Mariama», confirme Safina Soula Abdallah, présidente d’un des collectifs de citoyens de l’île, en utilisant le prénom donné à Marine Le Pen par les Mahorais. La militante se justifie : «Elle n’a jamais eu honte de parler de Mayotte, la population lui en reconnaissante».
Son discours sur l’immigration remporte l’adhésion sur un territoire en proie à l’arrivée massive de clandestins, en provenance des Comores et d’Afrique. Depuis la Réunion, lors d’une réunion publique jeudi 18 avril dans un hôtel de Saint-Denis, Marine Le Pen est revenue sur le sujet. «La ministre des Outre-mer a dit que la France va positionner un bateau dans le canal du Mozambique pour arraisonner les embarcations des migrants. Pour quoi faire ? On ne pourra pas les refouler, sinon on se ferait clouer au mur par la Commission européenne ! Alors on va les ramener sur le territoire de Mayotte !» Là, il serait «quasiment impossible de les faire repartir», assure-t-elle, taisant le fait que Mayotte a expulsé 22 000 clandestins vers les Comores en 2023. Et de préconiser une solution radicale : créer «un centre de rétention administrative flottant», pour que le sort des migrants soit décidé en pleine mer afin de faciliter leur retour…
«Ils viennent pour l’assistanat et nos logements»
La mesure ne scandalise pas la centaine de sympathisants réunionnais venus l’écouter, qui s’estiment eux aussi «envahis par les étrangers», Comoriens et Sri-Lankais. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis 2018, moins de (lire la suite sur Libération)
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