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L'actu vue par Laurent DECLOITRE

L'actu vue par Laurent DECLOITRE

Les articles de Laurent Decloitre (journaliste et biographe) sur la Réunion et l'océan Indien parus dans Libération, Marianne, Paris Match, l'Express, Géo et la presse nationale.

Publié le par Laurent DECLOITRE
Publié dans : #Articles parus dans Libération
La «nouvelle route du littoral», à la Réunion. (Richard Bouhet/AFP)

La «nouvelle route du littoral», à la Réunion. (Richard Bouhet/AFP)

Si les Réunionnais ne se passionnent pas pour le scrutin européen à venir, le développement de ce territoire d’outre-mer doit beaucoup aux fonds européens, sollicités avec adresse par les acteurs locaux.

par Laurent Decloitre, correspondant à la Réunion
Libération du 6 avril 2024

Tout au long de la campagne européenne, à travers une série de reportages, Libé raconte un autre visage de l’Europe : une UE proche des territoires et des acteurs de la société.

Quel est le lien entre une retenue collinaire de 350 000 m³ et la production de riz sur l’île de la Réunion ? Ces deux projets sont soutenus par le Feader, un fonds européen dédié au développement agricole et rural, géré par le conseil départemental, qui s’élève à 260 millions pour la période 2023-2027. A 10 000 kilomètres de Paris, dans le territoire français de l’océan Indien, «on a l’impression que tout est financé par l’Europe ; le drapeau est partout présent», signale Mickaële Pothin, la directrice du service idoine au sein de la collectivité.

Rajaa Sari ne dira pas le contraire, encore «étonnée» d’avoir perçu une aide de 6 000 euros pour mettre aux normes son petit atelier de transformation. La bénéficiaire du RSA fabrique des savons à base de lait de chèvre dans la montagne de l’Abondance. «Je ne vis pas encore de mon activité, mais les retours des clients sont excellents», commente la mère de famille qui n’a jamais voté aux européennes. Et pour cause : «Je ne savais même pas que ce genre d’élections existait…» En 2019, 69% des Réunionnais s’étaient, comme elle, abstenus.

«On peut financer jusqu’à 80 % du montant total»

Les aides européennes participent pourtant à tous les échelons de leur vie quotidienne, bien plus qu’en métropole. C’est qu’ici, les projets éligibles sont subventionnés à des taux records. «On peut financer jusqu’à 80 % du montant total, alors que la moyenne nationale est aux alentours de 20 %», calcule Philippe Clain. Selon le directeur de l’Agile, une structure créée par le conseil régional, le conseil départemental et la préfecture de La Réunion, les trois gestionnaires des fonds européens, «ce n’est pas un privilège, c’est justifié en raison de nos spécificités». La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Mayotte et Saint-Martin pour la France, les Açores et Madère pour le Portugal et les îles Canaries pour l’Espagne font en effet partie des «RUP». Ces «régions ultrapériphériques» bénéficient d’aides exceptionnelles pour compenser leur handicap lié à l’éloignement ou leur insularité. «On a donc le droit d’aider les industriels produisant du sucre à partir de la canne, poursuit Philippe Clain, alors qu’en métropole, la betterave ne peut prétendre aux mêmes enveloppes.»

Le soutien de Bruxelles peut s’élever à des dizaines de millions d’euros pour les projets dits structurants. Ce fut le cas lors de la construction d’un tunnel qui traverse l’île pour acheminer le surplus d’eau de la côte humide de l’Est à la côte sèche de l’Ouest. Et que dire de la «nouvelle route du littoral», un viaduc érigé sur la mer, qui a bénéficié de (lire la suite sur Libération)

 

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