Comme en Guadeloupe ?
Lundi 2 mars 2009 (blog)
Une grève générale, mais pas illimitée comme celle qu'ont suivie durant six semaines les Guadeloupéens : le Collectif des organisations, syndicats, partis et associations de La Réunion (Cospar), qui regroupe une quarantaine de membres, n'a coché qu'une journée sur l'agenda social de « l'île intense ». Ce sera jeudi, avec deux manifs à la clé, à Saint-Denis et Saint-Pierre. « On espère que nos gouvernants seront suffisamment intelligents pour ne pas attendre que la situation se dégrade », lance Jean-Hugues Ratenon, du mouvement Agir pou nout tout. Sinon, prévient en créole Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT, « le baisement i pèt partout à La Réunion ». Les membres du Collectif, qui se défendent de tout mimétisme avec les Antilles, reprennent pourtant la même base revendicative, en 62 points.
L'augmentation de 200€ nets sur les bas salaires, comme en Guadeloupe ? Oui, mais les « basses » retraites, les minimas sociaux, les bourses étudiantes doivent bénéficier de la même augmentation. La baisse de 20% sur 100 produits de consommation courante, comme le LKP l'a exigée à Pointe à Pitre ? Les Réunionnais veulent que les prix chutent d'autant, mais sur 500 références, « pour avoir le choix », et que la préfecture gèle ensuite ces prix. Ils poursuivent avec une diminution de 20% sur les loyers et charges locatives, tandis que la bouteille de gaz passerait de 20 à 15€ et que le super et le diesel baisseraient de 10 centimes.
Le Cospar compte sur une très forte mobilisation, tant dans le secteur public que privé et espère « au moins 10 000 manifestants ». Le Collectif a été rejoint par les partis politiques de gauche, mais également par le Modem et un député UMP, Didier Robert, qui entend marcher « aux côtés de ceux qui souffrent ». Une position qui lui a valu les foudres du président de l'UMP locale, qui parle de « récupération politique ». Ivan Hoareau, leader de la puissante CGT Réunion, rappelle de son côté que l'élu « soutient la politique du gouvernement »... Paul Vergès, président du conseil régional, a décidé quant à lui de fermer la collectivité jeudi, en guise de « solidarité avec des revendications légitimes ».
L.D.
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