carte postale. Chaque mardi, la mondialisation en histoire
Laurent DECLOITRE
Mardi 27 novembre 2007
La purée Mousseline à 2,06 euros en métropole est vendue le double dans les supermarchés Champion de la Réunion.

«Dès le 10 du mois, cela devient difficile pour les familles», s’alarme Noor-Olivier Bassand, président d’une association de consommateurs. En mars, Jean-Pierre Brard, député PCF, avait lui conclu à un différentiel de «10 à 20», entre la Réunion et le département de Seine-Saint-Denis, dans un rapport remis à l’Assemblée. Il relevait des énormités, toujours chez Carrefour : le gel douche Dop 114 % plus cher ; le kilo de farine Francine 145 %… «Les groupes s’entendent comme des larrons en foire», dénonce Jean-Paul Virapoullé, sénateur maire de Saint-André, pour qui ni le coût du fret ni les taxes diverses ne justifient ce fossé. Selon le patron de la droite locale, c’est en raison d’«ententes illicites» entre les entreprises que les prix sont si élevés.
Pour le prouver, plusieurs syndicats ont demandé au préfet de doter le tout nouvel Observatoire des prix et des revenus (OPR) de «moyens d’investigation». Peine perdue, selon la députée communiste Huguette Bello : «L’OPR ne sert à rien, on brasse de l’air.» Sous la pression, Sarkozy promet un arrêté interministériel et «une baisse significative des marges et donc du prix des médicaments dans les DOM», aujourd’hui majorés de 30 %. Insuffisant pour les associations et élus de tout bord, qui plaident pour un blocage du prix des «produits de première nécessité». Jean-Paul Virapoullé veut déposer un amendement en ce sens à la loi-programme sur l’outre-mer. «Puisque Sarkozy nous promet la rupture, il faut une loi de décolonisation économique», lance-t-il.
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