Zoom sur les gîtes, à la Réunion, où ils sont ancrés au cœur des territoires et de la nature.
De notre correspondant à La Réunion, Laurent Decloitre
Libération du 7 août 2023
SÉRIE. Tente, maison échangée, mobile home, chambre d’hôtel, Airbnb, van… Comment habite-t-on en vacances hors de chez soi ? Comment ont évolué ces différents modes de vie ?
Qu’est-ce qui relie Alexis, 30 ans, ex-attaché parlementaire d’une députée Nupes, et Richard, 80 ans, ancien prof d’éducation physique et sportive ? Les deux Réunionnais font partie des quelque 40 000 propriétaires d’un gîte de France, le réseau qui a connu la plus forte croissance dans le secteur : en 2021, le label a vendu 303 millions nuitées et accueilli cinq millions de vacanciers au niveau national, soit un bond de 25 % par rapport à 2020.
Au pied du piton Mont-Vert, à Saint-Pierre, dans le sud de La Réunion, Alexis Chaussalet gère la Bulle verte, dont les baies vitrées des trois chambres décorées avec goût vous plongent dans l’exubérance de la végétation tropicale. C’est l’une des caractéristiques des gîtes : leur proximité avec la nature. Depuis le Pinpin d’Amour, à Saint-Philippe, tenu par le volubile Richard Marxer, les vacanciers peuvent admirer ces jours-ci le saut des baleines dans l’océan Indien qui fait face. Dix minutes de voiture, et ils passent de l’eau au feu, découvrant avec stupeur les coulées de lave qui dégoulinent depuis un mois le long des pentes du piton de la Fournaise.
Western spaghetti
C’est justement pour ces deux attractions incroyables que la famille de Sooraya Nemchand, venue de Londres passer des vacances à Maurice, le pays d’origine, a pris l’avion pour La Réunion. «Les gîtes, ce n’est pas trop cher et c’est l’idéal pour visiter les pays», savoure la mère de famille qui parle l’anglais, le créole et le français. La Mauricienne remercie en outre le gérant, «aux petits soins», même s’il n’a pas sa langue dans la poche… «Faites comme chez vous, mais n’oubliez pas que je suis chez moi», plaisante l’octogénaire, après avoir présenté ses miels, au letchi, aux baies roses ou aux bois de couleur. Ses cinq chambres sont simples, la salle au décor un peu kitsch où les hôtes petit-déjeunent, déborde d’affiches de paysages de La Réunion. Le soir, lorsqu’on va se coucher, on croise la famille créole en train de regarder à la télé un western spaghetti. C’est aussi cela, les gîtes : la proximité avec les propriétaires, qui se font un en général un plaisir de raconter leur histoire.
Celle du Pinpin d’amour ? Lire la suite sur Libération.
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