Pour tenter de faire face à la sécheresse, l’Etat va couper l’eau potable seize heures par jour à compter de ce lundi 17 juillet dans plusieurs villes du département. Des mesures drastiques qui inquiètent les Mahorais.
Libération du 17 juillet 2023
De notre correspondant à La Réunion Laurent Decloitre
Depuis la sécheresse de 2016, l’Etat promet d’investir pour en finir avec les coupures d’eau à Mayotte : plan d’urgence en 2017, plan de relance en 2021… Pourtant, à compter de ce lundi 17 juillet, les robinets seront à sec sept jours sur sept, de 16 heures à 8 heures, dans les communes de Mamoudzou, Koungou, Pamandzi et Dzaoudzi. Les habitants des treize autres localités du département d’outre-mer subiront, eux, des «tours d’eau», l’expression locale, trois fois par semaine, de 16 heures à la même heure le lendemain. Cette situation, inimaginable en métropole, va durer jusqu’au retour de la saison des pluies à Mayotte, en décembre.
«Où s’est évaporé l’argent promis depuis des années pour réparer les tuyaux percés ?» tempête Mohamed Ben, professeur d’anglais de Koungou. Ce père d’un bébé de 2 ans se dit «sidéré» et ne croit plus aux promesses de l’Etat. Le 25 juin, les ministres de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin et Jean-François Carenco, avaient assuré que «la République ne laissera pas ses enfants mourir de soif»… Youna, qui vit avec ses cinq sœurs et frères à Bandraboua, dans le Nord, est elle aussi en colère : «Ça va être vraiment critique pour se laver et cuisiner !» Comme tous les habitants, la jeune femme fait des réserves d’eau dans des bassines munies d’un couvercle pour éviter la poussière ou les larves de moustiques.
Qu’est-ce qui a amené la préfecture de Mamoudzou à prendre des mesures si drastiques ? Lire la suite sur Libé.
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