Avec les Mahorais pro-Wuambushu : «J’ai peur pour mes enfants tous les jours»

Libération du 27 avril 2023
De notre envoyé spécial, Laurent DECLOITRE

Les femmes se sont faites belles : des hauts en dentelle, des salouvas colorés enveloppant leur corps, le visage protégé du soleil par le traditionnel masque de beauté au bois de santal, le msindzano. L’onguent jaune est agrémenté ce jeudi matin de trois traits, bleu, blanc et rouge. Beaucoup secouent le drapeau tricolore, pour rappeler leur attachement à la France, moins pour commémorer en ce jour férié à Mayotte l’abolition de l’esclavage. Comme toujours dans le département d’outre-mer, ce sont les femmes qui manifestent, et les hommes sont en minorité sur le stade de Chirongui transformé en bourbier par les pluies tropicales.

Près de 2 000 personnes ont fait le déplacement. Amina Abdallah est là pour ses trois enfants. «J’ai peur pour eux tous les jours. A 18 heures, on s’enferme chez nous pour ne plus en sortir. Mayotte est devenue une prison à ciel ouvert !» dénonce-t-elle. Comme tous ici, Amina rend les Comoriens clandestins – environ un tiers de la population – responsables de l’insécurité hors norme qui empêche les Mahorais de vivre normalement. Aussi soutient-elle... (Lire la suite sur Libération)