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L'actu vue par Laurent DECLOITRE

L'actu vue par Laurent DECLOITRE

Les articles de Laurent Decloitre (journaliste et biographe) sur la Réunion et l'océan Indien parus dans Libération, Marianne, Paris Match, l'Express, Géo et la presse nationale.

Publié le par Laurent DECLOITRE
Publié dans : #Articles parus dans Libération
Policiers et gendarmes sillonnent le lagon à bord d'intercepteurs 24h/24. (D.Lemor)

Policiers et gendarmes sillonnent le lagon à bord d'intercepteurs 24h/24. (D.Lemor)

Trois intercepteurs sillonnent 24 heures sur 24 les eaux mahoraises pour arraisonner les Comoriens qui tentent d’accoster clandestinement sur le département français. «Libération» a embarqué avec la brigade nautique de la gendarmerie mercredi 26 avril, alors que l’opération «Wuambushu» dissuade les passeurs de tenter le voyage.

Libération du 28 avril 2023
De notre envoyé spécial, Laurent Decloitre
Photos David Lemor

Le hors-bord bondit à près de 40 nœuds (74 km/h) au-dessus des vagues de l’océan Indien, direction le sud de Mayotte. Ce soir, c’est la zone que doivent «blanchir» Ali et Gaja (1), les deux gendarmes qui pilotent l’intercepteur de 13 mètres de long, accompagnés par deux collègues. L’objectif est de patrouiller dans les eaux territoriales françaises et d’arraisonner les innombrables kwassas-kwassas qui déversent sur les rives du département d’outre-mer leur cargaison : des cigarettes de contrebande, parfois des zébus vivants et, surtout, des Comoriens qui fuient leur pays, l’un des plus pauvres au monde, pour avoir accès aux soins, à l’éducation, au travail à Mayotte. L’an dernier, 772 de ces barques motorisées, pilotées par des passeurs, ont été détectées et 571 appréhendées. Soit plus de 8 000 immigrés clandestins arrêtés et aussitôt expulsés dans leur très grande majorité.

Pour les repérer, la police aux frontières et les gendarmes bénéficient du soutien de quatre radars implantés autour de l’île. Quand le PC remarque une trajectoire qui exclut le simple pêcheur ou le plaisancier, il prévient par radio l’intercepteur le plus proche. Commence une course effrénée et dangereuse. «S’ils sont en pleine mer, les passeurs s’arrêtent, ils savent qu’on est plus rapide qu’eux, raconte Gaja. Mais s’ils sont déjà dans le lagon, ils foncent tête baissée en espérant nous échapper.» Ils y parviennent pour un tiers d’entre eux. «Environ 200 kwassas ont pu beacher sur nos côtes l’an dernier», admet Frédéric Sautron, sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine. D’une part parce que les kwassas, au tirant d’eau plus faible que les vedettes françaises, peuvent, eux, surfer sur les récifs coralliens. D’autre part parce qu’arraisonner une embarcation remplie à ras bord de 10, 20, parfois 40 passagers, risque de la faire chavirer. «On fait d’abord le tour du kwassa pour vérifier qu’il n’y a pas d’armes, explique Ali. Parfois, ils nous lancent des pierres ! Ensuite, on essaie de se mettre bord à bord, une première fois, puis une seconde fois. Si on n’y arrive pas, on arrête, c’est trop dangereux pour les passagers

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Les kwassas débarquent parfois de nuit, parfois de jour... (D.Lemor)

Les kwassas débarquent parfois de nuit, parfois de jour... (D.Lemor)

Ce pêcheur, mahorais, est en situation régulière. (D.Lemor)

Ce pêcheur, mahorais, est en situation régulière. (D.Lemor)

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