Contrairement à l’Hexagone, à la Réunion ce sont les femmes et non les hommes qui souffrent davantage d’obésité. (SN.Lewkowicz)
L'an dernier, la moitié des patientes en début de grossesse, suivies dans les maternités du sud de l’île, étaient en surpoids ou obèses, contre 30 % en 2004. Des chiffres alarmants pour les autorités de santé de l’île, qui misent sur la chirurgie et les ateliers de sensibilisation.
Libération du 4 mars 2022
De notre correspondant, Laurent Decloitre
Il est midi, les élèves sortent du lycée professionnel Duparc, à Sainte-Marie dans le nord de l’île, pour déjeuner dans un des «camions-bars» qui jouxtent l’établissement. La démarche lente, Émilie, 16 ans, s’approche. Celle qui pratiquait autrefois la boxe pèse aujourd’hui «la quatre-vingtaine de kilos», elle ne sait pas trop. «J’ai mal au dos, j’aimerais bien maigrir», confie-t-elle, en piochant dans une barquette de frites débordant de ketchup et de sauce « BBQ Brésil ». Chloé, une de ses camarades, a elle déjà perdu du poids, passant de 92 à 78 kilos. Non pas grâce à ses régimes «en mode zigzag», mais parce qu’elle souffre d’une anémie. La lycéenne, qui buvait du Coco « H24 », se désaltère maintenant au thé à la pêche, vendu dans des bouteilles plastique colorées, une boisson également hyper sucrée. En face, Elodie attend sa fille au volant de sa voiture. La trentenaire, 110 kilos pour 1 mètre 70, se plaint de douleurs aux genoux et d’hypertension. Consciente de son surpoids, la mère de famille a suivi un atelier de sensibilisation dans une clinique. Là, on lui a appris à ne manger «qu’une fois par jour» du riz et à «réduire le siav», une sauce à base de soja, très salée et utilisée couramment à La Réunion.
Trois femmes, qui illustrent les chiffres alarmants du département d’outre-mer. Contrairement à l’Hexagone, ce sont elles et non les hommes qui souffrent davantage d’obésité. De 2013 à 2019, le nombre de femmes obèses hospitalisées a été multiplié par cinq, s’alarme... (Lire la suite sur Libération)
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