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L'actu vue par Laurent DECLOITRE

L'actu vue par Laurent DECLOITRE

Les articles de Laurent Decloitre (journaliste et biographe) sur la Réunion et l'océan Indien parus dans Libération, Marianne, Paris Match, l'Express, Géo et la presse nationale.

Publié le par Laurent DECLOITRE
Publié dans : #Articles parus dans l'Express
Le festival du film d'aventures de la Réunion fait "plage comble" chaque année.

Le festival du film d'aventures de la Réunion fait "plage comble" chaque année.

L'Express du 19 février 2015, de notre correspondant Laurent DECLOITRE

« S'installer à la Réunion est déjà une aventure "

Christine Tézier dirige le très populaire Festival du film d’aventure de La Réunion. La onzième édition se déroule en mai 2015 avec davantage de représentations.

  • Pourquoi avoir lancé ce festival en 2005 ?

J’aime les gens qui se donnent les moyens d’aller au bout de leurs rêves. J’étais persuadée qu’il y avait ici un public pour ce genre de films. Car quitter la métropole pour s’installer à La Réunion est déjà une aventure en soi.

  • Vous évoquez les métropolitains, qui constituent le gros du public…

C’est bien malgré moi, qui adore la mixité. On a lancé les projections gratuites sur la plage, mais rien n’y fait. C’est peut-être culturel.

  • Cela étant, vous projetez peu de films réunionnais.

Nous ne proposons que six films à la compétition et sommes donc très sélectifs. Par ailleurs, nous recevons peu de productions locales, car les aventuriers de La Réunion ne pensent pas toujours à filmer leur périple. Cela étant, grâce à nous, le public a découvert la vie d’Anne-Christine Gimenez, institutrice à Mafate, ou encore l’histoire d’handicapés participant à un trail à Rodrigues. Sans oublier les images impressionnantes de la highline des Trois-Salazes, la cime qui sépare Mafate de Cilaos…

  • C’est cela, l’aventure ?

C’est aller au-delà ce qu’on croit être capable de faire. Ce peut être le tour du monde en passant par le cercle polaire pour un Mike Horn ou simplement l’ascension du Piton de la Fournaise pour un Réunionnais. Dans tous les cas, ce n’est pas le sportif extrême qui m’intéresse mais la personne qui est derrière.

  • Les festivaliers en voient d’ailleurs de toutes les couleurs…

On propose aux invités une randonnée de deux jours dans le cirque de Mafate, à la rencontre des écoliers de deux îlets. Aucun n’a encore jamais refusé. En 2013, Philippe Croizon, handicapé, qui avait participé au raid à Rodrigues, a été transporté là-bas en joëlette ! Les invités découvrent l’île en randonnant, mais aussi en canyoning, parapente ou plongée sous-marine… Certains sont montés en pleine nuit au sommet du Piton des Neiges avant d’enchainer une journée de représentation le lendemain !

Entretien : L.D.

En pratique

Le 11ème Festival du Film d’Aventure de La Réunion aura lieu en mai 2015.
- Samedi 16, soirée d’ouverture sur la plage de Cap Homard à Saint-Gilles.
- Mercredi 20, jeudi 21 et vendredi 22 : projection des films en compétition au Théâtre Luc Donat du Tampon.
- Samedi 23 au Théâtre Luc Donat du Tampon, trois séances supplémentaires.
- Mercredi 27, jeudi 28 et vendredi 29 mai : projection des films en compétition au TEAT Champ Fleuri à Saint-Denis.

Les hors la loi des hors sentiers

Ce sont aussi des aventurier, à leur façon : les braconniers. Ces hommes, munis de coupe-coupe, de bâches en plastique, de fils de pêche, accompagnés de chiens souvent muselés avec une simple corde, partent des jours durant dans la forêt primaire, où ils dorment à la belle étoile. Ils tracent leur voie à travers une nature exubérante, empruntant des sentes discrètes que l’on devine parfois au détour d’un GR officiel. Ils sont souvent les seuls à mettre les pieds dans les gorges perdues de La Réunion, alors qu’ils sont très peu équipés : un fil téléphonique peut leur servir de corde de rappel !

« Souk a li » (chope-le !), crient-ils à leur chien qui court après un tangue (une espèce de hérisson protégée) ; un coup de sabre et ils enfournent dans leur sac-à-dos des tronçons de palmistes, réputés pour leur cœur tendre. Ils n’épargnent pas davantage les fanjans (des fougères arborescentes), capturent des anguilles et des truites dans les rivières, en-dehors de la saison de pêche et sans permis. Ils piègent encore des « merles péï », avec de la colle, qu’ils revendent 100 euros l’unité, l’oiseau étant prisé pour ses capacités à « parler »…

Traqués par la Brigade de la nature de l’océan Indien, ils paient parfois le prix fort pour leur mode de vie, peu respectueux de la nature et dangereux pour les espèces endémiques. Les dix agents de la BNOI, eux-aussi sportifs aguerris, peuvent planquer des heures durant, cachés dans la forêt, pour les surprendre. Si le nombre d’infractions n’augmente pas, les sanctions sont de plus en plus sévères : il y a une dizaine d’année, un braconnier pris en flagrant délit écopait d’une simple amende de 75 euros ; aujourd’hui, il peut se voir infliger une peine d’un an de prison et des amendes allant jusqu’à 7500 euros. La justice est plus sévère depuis la création en 2007 du Parc national de la Réunion, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. En juin dernier, un individu qui avait prélevé des palmistes rouges et tenté de donner un coup de machette aux agents de la Brigade, a été condamné à huit mois de prison ferme.

L.D.
Pour capturer les tangues, les braconniers se fraient un passage à travers la forêt primaire de la Réunion. (photo L.D.)

Pour capturer les tangues, les braconniers se fraient un passage à travers la forêt primaire de la Réunion. (photo L.D.)

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