« On va relancer Gerri »
Confirmez-vous que la Région va reprendre le pilotage du projet Gerri ?
J’ai effectivement proposé au préfet de donner davantage de lisibilité et de corps au programme en termes d’organisation et de communication. Il manquait une structure, un pilotage opérationnel. A partir du moment où la Région n’a plus à traiter les dossiers du tram-train et de la maison des civilisations, une partie du personnel est disponible. Il y a de la ressource. Nous allons donc relancer Gerri.
Il y a urgence, vu le renoncement de l’Etat…
On est dans une période de contraintes budgétaires, dans l’obligation de faire des choix. Ceux de l’Etat n’ont pas été dans le sens de Gerri ces derniers temps, c’est vrai. Sur le photovoltaïque, on peut même parler de recul. Pour autant, je ne sens absolument pas un désintérêt de l’Etat. Quand je discute avec François Fillon, la Réunion est associée à Gerri, même si on n’en sent pas la traduction immédiate.
Concrètement, qu’elles seront les aides de la Région ?
Nous allons accorder une prime de 1 000 euros pour l’achat d’une « auto verte » ; nous verserons aussi des aides aux particuliers qui s’équiperont en photovoltaïque, dès qu’on aura franchi quelques haies dressées par EDF...
Beaucoup reprochent à l’électricien de ne pas jouer le jeu…
EDF est réticent car le photovoltaïque ne concourt pas directement à ses intérêts. Mais si le solaire n’est pas son objectif premier, c’est le mien ! Je ne peux donc pas me contenter du discours : « Attention, danger, il faut des turbines à combustion dans le sud, sinon le système implose ». Il y a deux manières de gérer la question de l’énergie : en choisissant le diesel, la solution de facilité, comme le fait EDF ; ou en privilégiant les énergies renouvelables, ce qui nécessite d’anticiper, d’expérimenter. C’est mon combat.
Par Laurent DECLOITRE, l'Express n°3112 du 23 février 2011
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