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L'actu vue par Laurent DECLOITRE

L'actu vue par Laurent DECLOITRE

Les articles de Laurent Decloitre (journaliste et biographe) sur la Réunion et l'océan Indien parus dans Libération, Marianne, Paris Match, l'Express, Géo et la presse nationale.

Publié le par Laurent DECLOITRE
Publié dans : #Articles parus dans l'Express

L'Express du 3 au 9 septembre 2014
De notre correspondant Laurent DECLOITRE

Photos : Pierre MARCHAL

 

Ibrahim Dindar, directeur de cabinet

Je t’aime, moi non plus

_DSC8137.jpgDire que les relations entre Nassimah et Ibrahim sont compliquées relève de l’euphémisme… Ils se sont mariés en 2001, ont divorcé en 2005, se sont rabibochés ensuite pour, il y a peu, retrouver chacun leur liberté. Ces rebondissements conjugaux n’ont plus rien de privé, dans la mesure où Ibrahim, 59 ans, « fatigué de la politique », « lassé d’être insulté tous les jours » a démissionné de ses mandats électifs et proposé en octobre 2013 à la femme de sa vie de devenir son directeur de cabinet. Histoire de remettre un peu d’ordre à la tête du palais de la Source. L’homme a la stature pour ce travail : l’ancien champion de karaté, titulaire d’une maîtrise de droit et d’un DESS de gestion, a été élu pour la première fois au conseil général en 1988. Mais voilà : les étincelles n’ont pas manqué de jaillir à nouveau et Ibrahim vient de quitter le cinquième étage, où se situe le bureau de la patronne, pour s’exiler au quatrième. « C’est difficile entre nous, elle est versatile et dispersée, je suis carré et monochrome », confie le conducteur de Porsche. À tel point que Sully Codarbox, l’ancien chef de cabinet, héritait bien malgré lui de nombreux dossiers en raison des relations tumultueuses du couple. Il vient d’être remplacé par Marc Paoli, un proche de Nassimah et Ibrahim, et par Robert Boyer, chef de cab adjoint. Le jeu des chaises musicales continue donc dans l’entourage de la présidente…

 

Marc Paoli, chef de cabinet

L’intime

PAOLI-Marc-001.jpgSon prédécesseur confiait une certaine lassitude de ne « plus avoir de vie de famille ». Marc Paoli, lui, est prêt à s’impliquer « totalement » pour ses amis, Nassimah et Ibrahim. Car le nouveau chef de cabinet, 60 ans, est un intime des Dindar. « Je crois pouvoir dire qu’ils me font confiance les yeux fermés », confie-t-il sans fausse modestie. L’homme, simplement titulaire d’un bac après des études avortées de droit et de sciences politiques à Aix-en-Provence, avait été nommé directeur de l’Agence départementale de l’insertion par la présidente du conseil général en 2007. À la disparition de l’Adi, ce « Corséole », comme il se définit lui-même en souriant - il est né en Algérie, que ses parents corses ont quittée pour la Réunion lors de l’indépendance en 1962 -  devint conseiller technique, puis chef du protocole au sein du cabinet, en octobre 2013. Aujourd’hui, l’homme avoue sans détour qu’il a été nommé pour « renforcer la cohésion de l’équipe en vue des prochaines élections ».

 

Ismaël Locate, directeur général des services

Le pilier

DINDAR-Nassimah-0526.jpgIl est le seul élément stable et pérenne sur lequel Nassimah Dindar peut s’appuyer. Alors que se succèdent les collaborateurs de cabinet, Ismaël Locate connaît tous les rouages du conseil général, où il est entré en 1986, d’abord comme directeur du personnel, puis directeur général adjoint. Promu DGS en avril dernier, il a travaillé avec tous les présidents : Auguste Legros, Éric Boyer, Christophe Payet, Jean-Luc Poudroux… Certains estiment qu’il détient le réel pouvoir au palais de la Source ; l’intéressé, 57 ans, s’en défend avec gourmandise : « Nous sommes là pour appliquer les politiques des élus. Ma bible, mon coran, mon talmud, c’est le projet de mandature de Nassimah Dindar. » Lui-même a dû composer avec la présidente, « très présente dans la gouvernance », qui peut appeler en direct les chefs de service… Ce passionné de football – il est instructeur à la Fifa et a assisté au mondial au Brésil –  apprécie de travailler avec une élue parfois « de mauvaise foi », mais « toujours lucide au final ».

L'Express du 3 au 9 septembre 2014
De notre correspondant Laurent DECLOITRE

 

Nassimah Dindar vue par :

Pierre Vergès, vice-président du conseil général (majorité, divers gauche)

pierreverges.jpg« Nassimah Dindar a beaucoup de mérite d’assumer une responsabilité aussi lourde en fédérant des personnalités diverses, de tous bords politiques. Quelle que soit son étiquette, elle a toujours cherché à rassembler au-delà des blocs. Elle sait déléguer, et si on fait preuve de loyauté, elle accorde sa confiance. Elle partage ses suggestions avec passion et bon sens, même si elle ne maîtrise pas tous les éléments du dossier. »

 

Cyrille Melchior, conseiller général (opposition, divers droite)

cyrillemelchior.jpg« Elle est experte dans l’action en faveur des personnes fragiles. Je lui reconnais également un sens du dialogue et de l’écoute. Elle fait preuve de dynamisme mais elle commet des erreurs car elle agit souvent par intuition, sans prendre un temps de recul. »

 

Michel Lagourgue, conseiller régional, ex-candidat UDI aux municipales de Saint-Denis

LAGOURGUE-Michel-003.jpg« C’est une femme à qui on ne peut pas faire confiance. Elle agit en fonction de ses seuls intérêts. Elle avait signé une déclaration où elle s’engageait à soutenir ma candidature aux municipales de Saint-Denis. Elle a pourtant fait campagne pour le candidat de l’UMP alors que nous sommes tous deux UDI ! C’est une trahison pure et simple, sous prétexte d’un sondage bidon qui ne me donnait pas favori. »

 

Thérèse Baillif, présidente du Collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales

BAILLIF-Therese-007.jpg« Lorsqu’elle m’avait rejointe au sein de l’Association des femmes actuelles de La Réunion, elle était très impliquée, authentique. Aujourd’hui encore, elle a gardé cette spontanéité et cette sincérité qu’on lui reproche parfois. Elle n’a pas changé, elle est toujours aussi déterminée et courageuse. Je l’admire. Elle sait faire face aux comportements parfois machistes de la classe politique. »

 

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