Libération, le 8 avril 2013, de notre correspondant, Laurent DECLOITRE
D’un côté, les produits alimentaires sont 36,6% plus chers à La Réunion qu’en métropole, selon l’Insee ; de l’autre, près de la moitié des Réunionnais vit au-dessous du seuil national de pauvreté. Sans oublier le chômage, qui a augmenté de 8,8% en 2012, avec plus de 130 000 chômeurs de catégorie A. Soit un taux record qui avoisine les 30% ! L’an dernier, des manifestations contre la vie chère avaient dégénéré en émeutes urbaines (voir Libération du 25 février 2012). Même scénario en février dernier, lorsque les Réunionnais réclamaient du travail (Voir Libération du 20 février 2013). Depuis, le ministre de l’Outre-mer a fait voter une loi visant à diminuer les prix dans les Dom, s’en prenant notamment aux monopoles, aux importateurs…et à la grande distribution. Victorin Lurel a poussé les différents acteurs à s’entendre pour établir des caddies de première nécessité à prix réduit. À La Réunion, 108 produits bénéficient, depuis mars, d’une ristourne de 13% (de 10% si l’on ne compte que les denrées alimentaires). Mais la mesure a laissé dubitatifs les Réunionnais. Pour Jocelyn Cavillot, membre de l’Observatoire des prix de La Réunion et délégué régional du syndicat Solidaires, « cette liste ne concerne qu’une part infime de la consommation totale des ménages ».
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