(article paru dans le blog perso)
Faute de place dans les pages de Libé, je n'ai pu détailler le projet -d'ailleurs encore flou- de Camille Sudre, qui souhaite relancer, vingt ans après les événements du Chaudron, Télé Free Dom.
L'homme en blanc compte bien ne pas manquer le coche de la TNT (télévision numérique terrestre). "C'est un nouveau défi, dans un nouveau contexte", précise d'emblée le pdg de Free Dom. En 1991, Camille Sudre défiait les autorités ; aujourd'hui, il s'inscrit plus simplement dans le PAF. A sa façon : "Il existe déjà une centaine de chaînes de télévision via les bouquets satellite disponibles à la Réunion. On ne va pas faire comme les autres, d'autant plus qu'on a des moyens limités".
En clair, Free Dom va faire du Free Dom : "On va se servir de notre public comme on le fait à la radio. Les gens pourront nous envoyer en direct les images qu'ils filmeront avec leur GSM", jubile "Dieu", comme le surnomment ses employés. La main sur le coeur, il jure que les happy slappings seront interdits d'antenne (les râlés-poussés filmés avec les téléphones portables).
A quand cette chaîne ? Pas avant 2010, en tout état de cause.
L.D.
Free Dom et le CSA
Camille Sudre n'a toujours pas digéré la saisie de ses émetteurs télé en 1991. Ni le contrôle qu'exerce le conseil supérieur de l'audiovisuel sur sa radio. "Nos rapports se sont certes normalisés. Mais j'ai toujours dit, et je le pense encore, que la tutelle du CSA sur le contenu, au-delà des aspects techniques, est dangereux pour le pluralisme".
Les dérapages en direct, qui justifieraient la vigilance de la haute autorité ? "On maîtrise bien notre antenne, malgré la foule d'anonymes qui appellent. C'est vrai, on a toujours peur qu'il y ait ici ou là une insulte qui fuse. Mais la radio, faut que ça vive ! Il y a deux sortes de radios : façon aseptisée, comme RFO. Et Free Dom, en direct. Quelqu'un qui parle avec passion à l'antenne, ce n'est tout de même pas une atteinte à la sécurité de l'Etat !"
L.D.
Free Dom et la presse locale
Dans un édito, Yves Montrouge (Jir du 20 mai) se plaignait du plagiat dont se rendrait coupable Free Dom, en reprenant les informations de la presse écrite, sans jamais citer ses sources, sauf, écrit le journaliste du groupe Hersant, s'il s'agit du Quotidien. Pourquoi cette différence de traitement ? Yves Montrouge ne le mentionne pas, mais on peut trouver l'explication dans la structure financière de Free Dom. La société à actions simplifiées Free Dom est détenue à 51% par Camille Sudre, à 12% par l'association Free Dom, qui détient l'autorisation de fréquence...et à 35% par la SPR, émanation du groupe Le Quotidien.
Free Dom serait donc plus respectueuse de la déontologie lorsqu'il s'agirait de s'inspirer des articles du Quotidien, qui fait partie de la maison, que du JIR, le concurrent.
Faux, rétorque Camille Sudre. Avec son aplomb habituel, qui fait tout son charme, le pdg accuse au contraire les autres médias de "pomper" Free Dom. "Antenne Réunion nous écoute toute la journée. Idem pour les faits diversiers de la presse écrite". Pour Camille Sudre, Free Dom serait toujours la première sur les lieux du "crime" -puisqu'on parle faits divers- grâce à ses 250 000 auditeurs, considérés comme "journalistes"...
L.D.
Commenter cet article