Laurent DECLOITRE (À Saint-Denis de la Réunion)
vendredi 28 mars 2008
Pas d’accueil à l’aéroport. Aucun député de droite lors du «cocktail dînatoire» en préfecture. Hier, à son arrivée à la Réunion, Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, n’a pu rencontrer que le maire (PS) de Saint-Denis et la présidente du département… élue par la gauche. C’est justement en raison de l’élection de cette dernière que la droite locale a boycotté la visite ministérielle. Nassimah Dindar, la présidente sortante du conseil général, déléguée nationale à l’UMP, a sauvé son siège en faisant alliance avec les socialistes et les communistes. De fait, le département est dirigé par la gauche, qui détient les rênes du pouvoir avec 10 des 14 vice-présidences. Les conseillers UMP se retrouvent dans l’opposition, alors que sur le papier, la droite était majoritaire. «Une élection abominable, digne d’une République bananière», a tempêté Jean-Louis Lagourgue, le candidat soutenu par l’UMP. Plutôt que d’analyser les raisons de sa défaite, due en grande partie à de tenaces querelles personnelles, la droite s’en prend aux «réseaux parisiens»… et à Yves Jégo, accusé d’avoir contribué à cette déconfiture qui fait suite à la vague rose des municipales. «Bats-toi», avait conseillé par téléphone le secrétaire d’Etat à Nassimah Dindar, proche de Nicolas Sarkozy, alors que cette dernière semblait se résoudre à baisser pavillon face à ses adversaires… de l’UMP. Hier, visiblement agacé, Jégo a démenti ce «complot», récusant tout «interventionnisme». Et il a prévenu qu’il emploiera son «énergie» à régler cette «querelle».
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