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L'actu vue par Laurent DECLOITRE

L'actu vue par Laurent DECLOITRE

Les articles de Laurent Decloitre (journaliste et biographe) sur la Réunion et l'océan Indien parus dans Libération, Marianne, Paris Match, l'Express, Géo et la presse nationale.

Publié le par Laurent DECLOITRE
Publié dans : #Articles parus dans Libération
Crues cycloniques à Saint-Denis. (DR)

Crues cycloniques à Saint-Denis. (DR)

Après le passage du cyclone tropical Garance, vendredi 28 février, la préfecture a levé l’alerte violette. Les secours ont désormais le droit d’intervenir.

Libération du 28 février 2025
De notre correspondant Laurent Decloitre

Les rafales de vent soufflent encore à plus de 150 km/h en ce début d’après-midi, vendredi 28 février, à La Réunion, les pluies sont toujours torrentielles, des éclairs sillonnent le ciel gris, mais le préfet, Patrice Latron, a tout de même levé l’alerte violette à midi (9 heures métropole), le plus haut degré de protection qui avait été déclenché en début de matinée. Les habitants n’ont toujours pas le droit de sortir et doivent restés confinés chez eux, tant que les conditions météo ne se seront pas apaisées.

Un cyclone «brutal et violent»

En revanche, les secours peuvent maintenant intervenir. Une centaine de sapeurs-pompiers, basés à Mayotte, est sur le point de décoller, dès que l’aéroport de La Réunion sera rouvert. Une autre centaine de pompiers arrivera de métropole dans les prochains jours. Dès samedi, la préfecture procèdera à la distribution de bâches, notamment dans les villages de l’Est de l’île, et les secours tenteront de dégager les nombreuses routes fermées pour cause de chutes d’arbres ou d’éboulements. Le préfet évoque «un cyclone brutal et violent», tandis que Sébastien Langlade, chef prévisionniste à Météo France, parle d’un «phénomène historique», qui est arrivé droit sur le département d’outre-mer, par le nord, tôt vendredi matin. Le météorologue compare Garance à Firinga, qui avait frappé le département d’outre-mer en 1989. Sur les réseaux sociaux et les ondes radio, de nombreux Réunionnais estiment même que Garance a été plus impressionnant que Belal, le cyclone qui avait fait trois mort l’an dernier. Pourtant, à ce jour, aucune victime n’est à déplorer, le préfet saluant «le respect des consignes» des Réunionnais, calfeutrés chez eux.

Toits envolés

Le passage de Garance a été marqué par des rafales de vents hors norme : 214 km/h recensés à l’aéroport Roland-Garros, dans le Nord. Les précipitations sont du même acabit, avec plus de 35 cm tombés en six heures sur le piton de la Fournaise, le volcan au sud-est de l’île. Des chutes de rochers et glissements de boue ont submergé des routes, les habitants du cirque de Salazie, au centre de La Réunion, sont ainsi coupés du monde. Sur l’ensemble du département, les toits en tôle de dizaines de maisons se sont envolés. Des voitures se sont retournées sous la force des rafales ou ont été emportées par des rivières en crue. Près de 700 personnes ont été accueillies dans des centres d’hébergement. Des arbres ont été déracinés, des portails arrachés, des vitres ont cédé sous la pression du vent, comme au centre hospitalier de l’Est, à Saint-Benoît, dont plusieurs pièces ont été inondées. Près de 180 000 foyers sont encore privés d’électricité, soit 42 % de la population, 80 000 n’ont plus d’eau, 114 000 sont privés de téléphone fixe et 40 000 d’internet, 14 % des antennes relais étant tombées à terre. La préfecture a annoncé que l’état de catastrophe naturelle sera demandé. A midi à La Réunion, Garance a fini de traverser l’île et se trouve désormais à plus de 40 km au large des côtes Sud-Ouest.

Actualisation : En fin d'après-midi, une femme a été retrouvée morte noyée à Domenjod, un quartier excentré de Saint-Denis.

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