Ramassage des déchets, respect de la faune et de la flore endémiques… L’ultra-trail qui démarre jeudi rassemble 6 500 coureurs au cœur d’un espace reconnu patrimoine mondial de l’humanité, mettant au défi les organisateurs, le parc et l’Office national des forêts.
Libération du 20 octobre 2022
De notre correspondant Laurent DECLOITRE
«Quelles mesures pour la démesure ?» Cette question, la chercheuse Aurélie Fontaine l’a posée en 2015, lors d’une communication sur la «gestion des impacts environnementaux du Grand Raid». La réponse de la doctorante en droit public n’était guère rassurante : «L’éthique environnementale de la course doit être renforcée, des mesures complémentaires envisagées.» Et d’enfoncer le clou : la manifestation ne pourrait «se poursuivre sans mettre en place un procédé d’évaluation de ses incidences sur l’environnement». Sept ans plus tard, l’ultra-trail de la Réunion, qui démarre jeudi, s’est-il mis au vert ? Une charte de propreté a été adoptée : «ne pas prendre de raccourcis», qui accélèrent l’érosion des sols, «utiliser une éco-tasse» lors des ravitaillements, rapporter tous ses déchets… L’article 17 du règlement prévoit même des sanctions : le jet de détritus entraîne une pénalité d’une heure ; en cas de récidive, le trailer est disqualifié. Et cela vaut aussi bien pour un emballage que pour une peau de banane, certes biodégradable, mais qui attire les rats, donc des chats sauvages, prédateurs d’oiseaux endémiques. A ce jour, «aucune sanction n’a été appliquée», reconnaît Pierre Maunier, le nouveau président de l’association du Grand Raid. Il faut prendre les indélicats en flagrant délit, ce qui... (Voir la suite sur Libération)
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