Des prêtres de La Réunion s'opposent au pape, qui a rappelé que le célibat «est un don que l’Eglise latine conserve». (Julien Coquentin/Hans Lucas)
Alors que l’Eglise allemande appelle à la fin du célibat des prêtres, le pape François a rappelé à la discipline imposée au Moyen Age par l’Eglise catholique. A la Réunion, des prêtres ou d’anciens religieux, proches de la théologie de la libération, vivent avec une compagne et dénoncent une posture hypocrite.
De notre correspondant Laurent DECLOITRE
Libération du 26 juin 2022
Voilà quarante ans que Jean (1) célèbre la messe, confesse les fidèles, les marie, les enterre puis, son office rendu, prend un repos bien mérité auprès de sa compagne. «Les paroissiens s’en moquent», assure le prêtre, qui a cependant demandé à rester anonyme, car son amie «ne veut pas être montrée du doigt». Jean part avec elle en vacances, mais jamais ne lui tient la main dans la rue. A-t-il eu des scrupules à rompre le célibat, imposé par la seule Eglise catholique à son clergé ? Pas le moindre. «Ce n’est pas au pape de décider de notre vie privée. Je n’allais pas l’appeler pour lui demander l’autorisation ! Moi, je porte la parole de l’émancipation. Qu’on me laisse libre !»
Jean regrette l’intransigeance du pape François. En février, lors d’un symposium consacré à la «théologie fondamentale du sacerdoce», le pape a rappelé que le célibat «est un don que l’Eglise latine conserve». Une fin de non-recevoir au synode allemand, assemblée de 230 membres issus des diocèses du pays, qui venait de voter quelques jours plus tôt une motion en faveur du mariage des prêtres. François reconnaît pourtant que, «sans amis et sans prière, le célibat peut devenir un poids insupportable».
Paul (1), membre de la Congrégation du Saint-Esprit, ne peut qu’approuver. «La règle du célibat t’oblige à mener une double vie. C'est...
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