L'Express du 3 au 9 septembre 2014
De notre correspondant Laurent DECLOITRE
Photos : Pierre MARCHAL
Elle ne pouvait faire moins. Dans un communiqué, Nassimah Dindar dit regretter « de voir une réforme territoriale si importante être définie sans concertation, de manière précipitée ». En réalité, la présidente du conseil général a déjà intégré la disparition du département en tant qu’échelon administratif, prévue par Hollande et Valls en 2020 au plus tard. « Elle n’en fait pas son cheval de bataille », glisse Wilfrid Bertile, socialiste dissident à qui elle a confié une réflexion sur le devenir institutionnel de La Réunion. Selon l’ancien secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, « tous les élus sont aujourd’hui favorables au passage à une assemblée unique ». Un sacré aggiornamento, puisque, jusqu’à peu, cette éventualité était surtout défendue par des communistes friands d’autonomie.
Et voilà que la présidente locale de l’UDI prône à son tour un développement « india-océanique » de l’île, qui disposerait d’outils spécifiques dans le cadre d’une « réelle décentralisation ». Puisque « tout ne viendra plus de Paris et de l’Europe », Nassimah Dindar travaille à un « grand projet fédérateur », avec ses alliés du centre droit, Jean-Paul Virapoullé, maire de Saint-André et Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu, mais aussi, assure-t-elle, avec le secrétaire fédéral du PS Philippe Leconstant. La présidente du conseil général dit ne pas avoir été élue pour appliquer « bêtement » la loi mais pour « sortir des sentiers battus et tracer une nouvelle voie ».
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