L'Express du 12 mai 2014. De notre correspondant.
Certains journalistes de Freedom ont mal à leur conscience professionnelle. « On nous demande de nous incruster dans la vie des gens en espérant qu’ils pleurent, regrette Dominique.* Pas une semaine ne se passe sans qu’on ne parle d’un suicide… »
Prenons le journal de 7h30 du 27 mars : la journaliste ouvre avec le jet d’une bombe lacrymogène dans un véhicule, poursuit avec un incendie, le vol d’une moto puis celui d’un camion de chantier, le viol d’une femme militaire, puis celui d’une fillette de cinq ans, le tout illustré par le témoignage poignant des personnes concernées. On croit pouvoir souffler lorsque la journaliste annonce le dernier titre avec un « politique maintenant ». Mais non, Freedom évoque la rumeur selon laquelle la député-maire de Saint-Paul aurait été battue par son fils…
Ceci expliquant cela, le sénateur Jean-Pierre Sueur (1), estime que « Freedom participe à l'expression des peurs » ; la radio contribuerait à « un sentiment d’insécurité très fort », non justifié par les statistiques de la délinquance.
* Prénom modifié pour préserver l’anonymat
([1]) « La Réunion à la croisée des chemins », rapport d’information, 2012
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