L'EXPRESS du 21 février 2013, Laurent DECLOITRE, photos Pierre MARCHAL
Joël Périgaud : le démineur
À 19 ans, il milite chez les trotskistes de la LCR, à 35, il dirige la section socialiste de La Rochelle, où, hasard de l’histoire, son épouse enseigne aux nièces de Gilbert Annette. Muté à La Réunion en 1990, à la direction de la protection judiciaire de la jeunesse, Joël Périgaud se lance dans le syndicalisme, en prenant la tête de la puissante Fédération syndicaliste unitaire (FSU). En 1999, il propose son aide à Gilbert Annette, tout juste sorti de prison. « On n’était pas nombreux pour éplucher les légumes », se souvient le sexagénaire en jean noir et à l’ample chevelure grisonnante. Animateur de la campagne victorieuse des municipales en 2008, Joël Périgaud devient directeur de cabinet du maire. « Je m’assure que la décision politique est mise en œuvre par l’administration », résume-t-il. Quitte à passer en force, comme lorsqu’il obtient le remplacement du directeur général des services de la ville… Autre pan de sa mission : « déminer la route du maire quand il y a du grabuge ».
Didier Annette : le stratège
Le « fils de », collaborateur de cabinet, attaché territorial en disponibilité, est « l’homme par qui tout passe », selon ses détracteurs. Une certitude : Didier Annette a la politique dans le sang. Enfant, il se blottissait dans la voiture sono et accompagnait son père aux meetings ; au collège, il vendait les badges de SOS Racisme et, au lycée, il manifestait contre la loi Devaquet. Ne tenant pas en place sur son siège, ce diplômé d’école de commerce international, spécialiste en tourisme, a étudié en Inde, aux Etats-Unis, au Japon, puis a travaillé en Afrique du Sud. Le stratège, charmeur et bavard, marié à une Anglaise, est le conseiller politique du cabinet, celui qui tempère les enthousiasmes de son père… et l’un des rares à oser le contredire.
Gérald Maillot : le compagnon de route
« Depuis mon cancer, tout semble très simple ». Gérald Maillot dégage une sérénité que ni l’épreuve passée, ni la charge de travail impressionnante (il se lève tous les jours à 4h30), ne viennent ébranler. Autodidacte, le karatéka dit devoir beaucoup à Gilbert Annette, dont il fut le garde du corps lors des cantonales de 1988, au Chaudron. Le maire l’a propulsé premier adjoint de Saint-Denis, après la démission de Monique Orphée, élue députée. Depuis, le quinquagénaire assure, « quand ça coince », l’interface entre les élus, l’administration et les militants... Quotidiennement, il rend visite à deux familles de Saint-Denis, pour maintenir le contact et ne pas se couper du milieu, modeste, dont il est issu.
Monique Orphée et Éricka Bareigts : les promises
Anciennes première et deuxième adjointes de Saint-Denis, les deux femmes ont été poussées sur le devant de la scène par Gilbert Annette. Mais les nouvelles députées socialistes, qui ont encore un bureau au troisième étage de la mairie, ne sont « pas sorties de la marmite par enchantement ».
Monique Orphée, 48 ans, a milité auprès des jeunesses ouvrières chrétiennes avant de faire campagne au Chaudron pour Gilbert Annette en 1988… et de lui céder la place aux législatives – perdues - de 2007. Professeur des écoles, en détachement, auprès d’élèves malades ou handicapés, celle qui rêvait de devenir avocate veut aider les Réunionnais à « lever la tête ».
Éricka Bareigts, 45 ans, a suivi de solides études en métropole et à Londres (DESS de droit des affaires international) et a travaillé, comme attachée territoriale, à la Région puis au Département. La fille de l’ex-épouse de Gilbert Annette milite au PS depuis 1986. L’ancienne conseillère régionale et présidente de la communauté de communes du Nord, mandats dont elle a démissionné, aurait les faveurs de Gilbert Annette pour lui succéder à la mairie de Saint-Denis.
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